L’agriculture irriguée et la pêche sont les activités les plus pratiquées par les populations qui vivent sur les deux rives du fleuve Sénégal. Ces deux secteurs représentent une composante importante de l’économie nationale du pays. L’agriculturea connu un développementcroissant ces dernières années. Cependant les résidus des pesticides et les déchets peuvent présenter un risque pour l’environnement aquatique ainsi que la santé publique.

Cette étude a pour objectif de déterminer la teneur en métaux traces et résidus de pesticides organochlorés dans deux espèces de poissons d’eau douce prélevées des villes de Rosso, Boghé et Kaédi.Ces trois villes sont situées le long de la partie Mauritanienne du fleuve Sénégal (rive droite).

Au total, 48 individus de Clarias gariepinus et 66 d’Oreochromis niloticus ont été récoltés, de novembre 2016 à octobre 2017. Les échantillons étaient transportés au laboratoire sous glace. Le foie, les branchies et le muscle de chaque individu ont été isolés et séchés à -45°C pour concentrer les traces en évitant l’évaporation des éléments volatils tel que le méthyle Mercure. Les organes séchés sont broyés et homogénéisés en vue de leur analyse. La teneur en mercure a été déterminée par DMA alors que celles du plomb et du cadmium ont été déterminées par SAA. Les résidus de pesticide ont été quantifiés par GC-MS.

Les résultats montrent que la teneur du mercure est plus importante dans les muscles que dans les foies et les branchies. Les teneurs en mercure dans les branchies augmentent de Rosso vers Kaédi. Le cadmium est plus concentré dans le foie que dans le muscle et les branchies. La concentration du cadmium dans les branchies de Clarias aux différents sites est constante, alors que les branchies d’Oreochromis montrent une variation spatio-temporelle. Les teneurs des branchies en plomb sont plus conséquentes à Rosso et à Kaédi. La concentration de mercure est la plus élevée dans les poissons du fleuve Sénégal suivi par le plomb. La concentration du cadmium est la plus faible. La teneur en résidus de pesticides était inférieure à la limite de détection dans tous les échantillons sauf celui de novembre 2016. Ce dernier a montré la présence de quatre isomères (α, β, γ, δ) d’Hexachlorocyclohexane, de dieldrine, d’aldrine et d’endrine. 

L’évaluation du risque pour la santé humaine a été menée suivant l’approche estimation du quotient du danger cible (THQ) pour le risque lié à la teneur en métaux. L’approche comparaison de l’apport journalier théorique estimé (AJT) avec la dose journalière admissible (DJA) par l’OMS a été utilisée pour le risque lié à la teneur en pesticides organochlorés (POC) notamment les HCH totaux. Le mercure peut présenter un risque potentiel chez les personnes dont la fréquence de consommation du poisson dépasse quatre fois par semaine, notamment à Kaédi et Boghé en juillet. Les DJA obtenus pour les HCH chez les deux espèces (l’Oreochromis niloticus et Clarias gariepinus) aux différents sites étaient inférieurs aux DJA fixées par l’OMS.

Irrigated agriculture and fishing are the activities most practiced by the people who live on the bank of the Senegal river. They represent an important component of the country’s national economy. Agriculture has experienced increasing development in recent years. However, pesticide residues and waste can pose a risk to the aquatic environment and to public health. 

The objective of this study is to determine the content of trace metals and residues of organochlorine pesticides in two species of freshwater fish taken from the cities of Rosso, Boghé and Kaédi. These three cities are located along the Mauritanian part of the Senegal river (right bank).

A total of 48 individuals of Clarias gariepinus and 66 of Oreochromis niloticus were collected from November 2016 to October 2017. The samples were transported to the laboratory under ice. The liver, gill and muscle of each individual were isolated and dried at -45 to concentrate the traces, avoiding the evaporation of volatile elements such as methyl Mercury. The dried part is ground and homogenized for analysis. The mercury content was determined by DMA while that of lead and cadmium were determined by atomic absorption spectrophotometry. The pesticide residues were quantified by GC-MS. 

The results show that the content of mercury is greater in the muscles than in the livers and gills. Mercury levels in the gills increase from Rosso to Kaédi. Cadmium is more concentrated in the liver than in muscle and gills. The concentration of cadmium in the Clarias gills at different sites is constant, while the Oreochromis gills show a spatio-temporal variation. The lead gills contents are more significant in Rosso and Kaédi. The concentration of mercury is highest in fish in the Senegal river followed by lead (Pb). The concentration of cadmium is the lowest. The content of pesticide residues was below the detection limit in all samples except that of November 2016. The latter showed the presence of four isomers (α, β, γ, δ) of Hexachlorocyclohexane, dieldrin, aldrin and endrin.

The human health risk assessment was conducted using the target hazard quotient (THQ) estimation approach for risk related to metal content. The comparison approach of the estimated theoretical daily intake (AJT) with the acceptable daily intake (ADI) by WHO was used for the risk linked to the content of organochlorine pesticides (POC), in particular total HCH. Mercury can present a potential risk in people whose frequency of fish consumption exceeds four times a week, especially in Kaédi and Boghé in July. The ADIs obtained for HCHs in the two species (Oreochromis niloticus and Clarias gariepinus) at the different sites were lower than the ADIs established by the WHO